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L’eau chaude sanitaire dans les bâtiments tertiaire représente en général une part marginale des consommations (< 10%). Souvent considéré comme un champ d’action non prioritaire, ce poste peut cependant présenter un potentiel d’économie intéressant, en particulier dans les gymnases équipés de douches.
Production centralisée avec bouclage : gare au gaspillage ! |
Dans cette configuration relativement fréquente, un ou plusieurs générateurs (cascade) assurent à la fois la production d'eau chaude sanitaire (ECS) et de chauffage. Ce type de production est bien adapté lorsque les puisages sont réguliers et importants car la boucle de distribution ECS doit être maintenue à 50°C minimum lorsque le bâtiment est en exploitation (réglementation anti légionnelle – cf. arrêté du 23 juin 1978). Mais le maintien en température d’un réseau peut représenter à lui seul plus des ¾ des consommations d’énergie lorsque les soutirages sont faibles (en été typiquement lorsque l’activité est faible).
Tout l’enjeu ici consiste donc à analyser le profil des consommations afin d’évaluer l’intérêt de conserver une production centralisée au regard des pertes de bouclage. Cela implique d’installer des systèmes de production décentralisée au plus près des points de puisage (préparateur gaz indépendant, chauffe-eau thermodynamique, préparateur semi-instantané, etc.). |  |
Calorifugeage des circuits ECS : peut mieux faire !
L'isolation des canalisations d'ECS apparaît souvent insuffisante et ce n'est pas la réglementation sur les bâtiments existants qui permettra de corriger cela. Seule la RT existant « globale » impose une exigence minimale : une isolation de classe 1 sur les réseaux ECS. Pour valoriser des CEE, une isolation de classe 3 est requise au minimum (-25% par rapport à la classe 1) mais cela n'interdit pas d'aller au-delà, notamment en zone non chauffée (la classe 6 permet de réduire de 60% les pertes).
Comprendre les classes d'isolation ECS.
Robinets et douches : réduire les débits, c'est possible !
Il est bon de rappeler que le débit des douches et robinets peut varier énormément selon les modèles, de 5 à 20 l/min.
Le débit augmentant avec la pression du réseau, il est préférable de choisir des systèmes autorégulés garantissant leur débit nominal et équipés d'une butée à mi-parcours pour éviter l'ouverture systématique à 100%.
Pour le choix des douches et robinets de lavabo, il est possible de s'appuyer sur la fiche CEE BAT TH 47 " systèmes hydro économes ".
Eau chaude au lavabo : indispensable ?
L'accès à l'eau chaude dans certains espaces (bureaux typiquement - hors point de puisage spécifique pour l'entretien) n'est pas toujours indispensable et les usagers peuvent accepter de s'en passer. Une source d'économie vite rentabilisée.
ECS solaire : oui, mais…
" Dis-moi comment tu consommes, je te dirais si tu peux mettre du solaire ". La pertinence de ce choix dépend du profil de puisage. Les bâtiments tertiaires, y compris les gymnases, sont en général peu adaptés (fermeture estivale, faible puisage,…). Toutefois cette solution pourra s'avérer pertinente dans certains cas : crèches, vestiaires sportifs fortement utilisés par exemple. Une bonne connaissance des consommations est en tout cas nécessaire avant toute prise de décision.
Aller plus loin
Changer les moyens de productions vétustes (chaudière, préparateurs,…) et adapter les capacités de stockage au besoin, cela va sans dire !
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Eau chaude sanitaire et CEE |
Dans le cadre de ses actions collectives 2016, l'ALEC vous aide à engager des travaux bien valorisés en termes de CEE (reste à charge faible voir nul pour la collectivité).
Si vous souhaitez calorifuger vos réseaux de distribution ECS ou installer des systèmes hydro-économes (mise à disposition gratuite !), contactez Vincent Revol : (vincent.revol@alec-grenoble.org / 04 76 00 19 09).
D'autres actions peuvent être éligibles (isolation des combles perdus et calorifugeage des réseaux de chauffage). |
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Retours d'expériences sur deux gymnases de la métropole
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Sans chercher à généraliser le constat, le suivi réalisé sur deux gymnases instrumentés (Seyssinet-Pariset et SIRD) montre que les consommations liées aux douches peuvent être faibles : 220 litres par jour au maximum pour le gymnase de Seyssinet-Pariset et 300 litres par jour pour le gymnase du SIRD. Pour ce dernier la consommation moyenne s’établit à 50 litres par jour.
A Noter : 1 douche avec équipement hydroéconome représente en moyenne 30 litres d’ECS.
Le bouclage : une source de pertes importante
Sur le gymnase de Seyssinet-Pariset, les consommations liées au bouclage représentent 140 kWh/jour, en dehors de tout soutirage d’eau chaude.
Sur le gymnase du SIRD, équipé d’une production solaire thermique, l’énergie solaire contribue principalement à maintenir le bouclage en température (point important pour valoriser au mieux la production) car les consommations sont faibles.
Mettre en place une production décentralisée
Dans le cas du gymnase de Seyssinet-Pariset, la mise en place d'un ballon électrique à proximité des vestiaires permettrait d'économiser 21 000 kWh de gaz sur les 5 mois « hors chauffage », avec un temps de retour brut de 3 ans.
La commune d'Eybens réfléchit également à la suppression de plusieurs bouclages sur des équipements sportifs, avec mise en place d'accumulateurs thermodynamiques installés dans les vestiaires.
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