Faisant écho à la nouvelle réglementation sur la qualité d’air dans les Etablissements Recevant du Public (ERP) de la petite enfance, l’ALEC a lancé début 2017 un appel à manifestation d’intérêt auprès des collectivités sur ce thème. L’objectif était de sensibiliser les gestionnaires et d’apporter un premier niveau d’information en s’appuyant sur des indicateurs et outils pertinents.
Choix de l’instrumentation : privilégier la mesure dynamique
Les outils disponibles sur le marché permettent aujourd’hui d’effectuer des mesures en continu pour les principaux polluants (formaldéhyde, COV, etc.). Cette solution a été privilégiée afin de mieux mettre en évidence l’impact des activités en période d’occupation et d’évaluer l’efficacité des moyens de ventilation. Car l’enjeu est bien là : les polluants qui s’accumulent à diverses occasions sont-ils correctement évacués ?
Le kit de mesure utilisé par l’ALEC comportait :
- Des sondes CO2 (lecture directe + enregistrement)
- Un enregistreur "Nemo" de la marque Ethera : mesure des formaldéhyde, COV légers et CO2
- Un anémomètre à hélice : mesure des débits de ventilation
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CO2 et confinement
Respirez-vous un air confiné ? C’est la première évaluation à mener en s’appuyant sur l’indice « ICONE ». Cet indicateur du confinement est calculé à partir des concentrations en CO2 mesurées pendant les périodes d’occupation.
L’indice ICONE considère que le confinement est nul pour une teneur en CO2 inférieure à 1000 ppm et qu’il devient important à partir de 1700 ppm.
Indice ICONE et degré de confinement |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
Nul1 |
Faible |
Moyen |
Elevé |
Très élevé |
Extrême2 |
1 : teneur CO2 < 1000 ppm sur la totalité du temps d’occupation
2 : teneur CO2 > 1700 ppm sur la totalité du temps d’occupation
Les constats :
- ⇒ Les niveaux de confinement sont très variables et dépendent clairement de l’efficacité des moyens de ventilation (naturelle, double-flux, …). En l’absence de VMC, il n’est pas rare d’observer des pics dépassant 2500 ppm, en hiver où l’aération est minimale.
- ⇒ Dans les pièces avec un fort taux d’occupation (salles de classe, dortoirs), la présence d’une VMC ne garantit pas l’absence de confinement car les débits nécessaires sont élevés et pas toujours assurés. Les niveaux restent cependant modérés (indice ICONE 2).
- ⇒ Enfin, l’aération a une action rapide sur la baisse des niveaux de CO2 mais de courte durée en l’absence d’une ventilation efficace.
Formaldéhyde
Le formaldéhyde est l’un des principaux polluants en air intérieur car il a été massivement utilisé dans les matériaux d’aménagement, de finition et d’ameublement. Classé « cancérogène certain » par le CIRC, les valeurs guides en France recommandent de rester en deçà de 30 μg/m3. Ce seuil sera abaissé à 10 μg/m3 en 2023 (niveau très ambitieux).
Les constats :
- ⇒ Les concentrations mesurées sont généralement en deçà de 30 μg/m3 mais rarement inférieures à 10 μg/m3, seuil difficile à atteindre aujourd’hui.
- ⇒ Les bâtiments anciens et non rénovés ont des niveaux d’émission plus faibles en général.
- ⇒ Sur certains bâtiments rénovés, les émissions sont élevées lorsque la VMC double flux est coupée (week-end). En occupation, les taux sont toutefois inférieurs à la valeur guide. La ventilation joue bien son rôle (voir graphique contre) !
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COV légers
Le suivi des COV légers permet principalement de voir l’impact des activités de ménage ou de certaines activités manuelles (utilisation de feutres, etc.). Contrairement au formaldéhyde ou au CO2, il n’y a pas de valeurs guides spécifiques car sous l’appellation de COV sont regroupées de nombreuses molécules.
Les constats :
- ⇒ Les concentrations restent généralement localisées et d’intensité variable selon les produits utilisés. Elles sont faibles par exemple avec le vinaigre blanc et très élevées avec le gel-hydro alcoolique.
- ⇒ L’effet de dissipation est plus ou moins long selon le degré d’aération/ventilation (voir exemple ci-contre).
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