Le remplacement d’une chaudière classique par un système à condensation n’est pas si simple. Généralement géré dans l’urgence d’une panne au cœur de l’hiver, ce remplacement nécessite une réflexion en amont pour maximiser la performance.
Avant l’arrivée des premières chaudières à condensation, tous les concepteurs et chauffagistes s’efforçaient de pouvoir des circuits hydrauliques où les températures de retour dans les unités de production étaient les plus élevées possibles. L’objectif était d’éviter toute condensation dans le corps de chauffe !
Aujourd’hui, grâce à la directive européenne éco-conception, la chaudière à condensation (donc à haut rendement) est la norme. Toutefois, ce nouvel équipement ne peut apporter l’intégralité de son efficacité énergétique que si le circuit hydraulique lui permet de condenser. Il ne suffit généralement pas de remplacer une vieille chaudière par un système à condensation pour garantir la meilleure efficacité. Il est nécessaire de :
1. Minimiser la température de retour des circuits en entrée de chaudière
La performance de la condensation dépend principalement de la température de retour des circuits en entrée de chaudière, qui doit être la plus basse possible. Cette température devra notamment être inférieure à la température de rosée du gaz naturel, qui est de 59°C. Pour cela, les régimes de températures des radiateurs doivent être le plus bas possible (réalisable lors d’une isolation).
2. Modifier le circuit hydraulique pour optimiser la condensation
Les anciennes conceptions de circuits hydrauliques empêchaient la condensation en incluant une bouteille de découplage. Héritage du passé, elle peut devenir une contrainte pour la condensation. La supprimer n’est pas si simple, il est indispensable que le chauffagiste travaille avec le fabricant de la chaudière pour élaborer un nouveau circuit hydraulique le plus adapté à la condensation tout en respectant les garanties de son fournisseur. Cette réflexion est indispensable lors de présence de départs à haute température : CTA, Eau chaude sanitaire, ...
Exemple de modification d’un schéma hydraulique lors du remplacement d’une des chaudières par un équipement à condensation (Source : AGEDEN)
3. Choisir une capacité en eau de la chaudière adaptée
Plus la chaudière aura une capacité élevée en eau, moins elle nécessitera un débit minimum élevé pour fonctionner. Ainsi, certains systèmes hydrauliques seront simplifiés (cas par exemple des radiateurs équipés de robinet thermostatique et pompe à variation de vitesse).
4. Limiter la surpuissance des chaudières
Pour bénéficier largement du phénomène de la condensation, il faut privilégier le fonctionnement de chaudières en continu sur une saison de chauffe. En cas de surpuissance, on atteindra vite le seuil minimal de modulation du brûleur, généralement proche de 20%. La chaufferie fonctionnera alors en « tout ou rien » un grand nombre de jours de l'année, ce qui est à l’origine de pics de pollution et de pertes thermiques qui dégradent le rendement global de l’installation. La généralisation des chaudières murales en cascade est une solution pour assurer une bonne performance sur une large plage de puissance.
Les chargés de mission de l’ALEC restent à votre écoute pour vous accompagner dans vos phases de réflexion.
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