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L’éclairage public représente un levier important de maîtrise des consommations et des dépenses d’énergie pour les collectivités, dans un contexte d’augmentation du tarif éclairage public. Sur l’année 2011, le coût moyen du kWh a augmenté de 15 à 18%. Mais des marges de manœuvre existent pour réduire ce poste qui représente 18% en moyenne de l’ensemble des consommations du patrimoine des collectivités.
Il est important de noter qu’en rénovation, le choix des sources et le choix du luminaire doivent être traités simultanément pour optimiser les puissances et les niveaux d’éclairement. Le changement de type de lampes, passage d’une source vapeur de mercure à sodium haute pression par exemple, ne permet pas de maximiser le potentiel d’économie car la lampe doit être parfaitement adaptée aux caractéristiques photométriques du luminaire pour assurer un rendement maximal. |
Choix des sources lumineuses : quelle stratégie adopter ?
Priorité à la suppression des lampes vapeur de mercure (ballon fluo)
 Leurs jours sont comptés. Peu efficaces, elles seront retirées de la vente en avril 2015. A la clé, une économie de 50% minimum par point lumineux !
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Lampes sodium haute pression (SHP) ou iodure métallique (IM)nouvelle génération* ?

Ces deux types de sources sont désormais sensiblement équivalents en termes d’efficacité lumineuse et de durée de vie. Les lampes IM nouvelle génération sont toutefois quatre à cinq fois plus chères et génèrent une nuisance plus importante sur la faune en raison de leur spectre lumineux. Les SHP restent donc à privilégier en éclairage fonctionnel. Pour la mise en valeur, on pourra se tourner vers les lampes IM qui procurent un bien meilleur rendu des couleurs, principal avantage par rapport aux lampes SHP.
*(type Cosmowhite de Phillips)
| Et les leds ?

Leur efficacité énergétique peine encore à atteindre celle d’installations classiques performantes, en particulier si l’on regarde les coûts d’investissement qui restent nettement plus élevés. Il n’en reste pas moins que les leds offrent des possibilités prometteuses comme le déclenchement sur détection de présence et la gradation quasiment illimitée du flux lumineux.
Quoiqu’il en soit, une étude photométrique s’impose avant toute décision pour comparer différentes solutions, classiques et leds, en termes de coût/performance et choisir en toute connaissance de cause. |
Choix des luminaires : les critères à prendre en compte
- Réduire la lumière parasite
Un bon luminaire ne doit pas ou très peu laisser filtrer de lumière directe au-dessus de l’horizontale.
Ce critère est quantifié par l’ULOR, qui représente le pourcentage du flux de la lampe émis par le luminaire vers le ciel, en position de fonctionnement. Un ULOR performant doit être inférieur à 1%, résultat qui peut être obtenu avec des systèmes optiques performants. La norme de référence En 13201 préconise en comparaison un ULOR<3% en éclairage routier et un ULOR<20% en éclairage d’ambiance, ce qui est peu ambitieux. |
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- Optimiser le rendement lumineux
Le rendement lumineux d’une installation peut être caractérisé globalement par son facteur d’utilisation (Fu). Le Fu correspond au rapport entre le flux lumineux utile (en jaune sur le croquis) et le flux lumineux total émis par la lampe.
Il est calculé à partir du rendement du luminaire (donnée constructeur), généralement optimisé pour un type de lampe donné, et la hauteur de feux. Un bon facteur d’utilisation doit être supérieur à 40%.
- Améliorer le facteur de maintenance
L’IP indique le degré de protection contre la pénétration des poussières (1er chiffre) et des liquides (2ème chiffre). Cet indice ne doit pas être inférieur à IP55 et doit tendre vers IP66 pour le bloc optique. Plus il est élevé, moins l’encrassement est rapide, ce qui permet de réduire le surdimensionnement des sources, et donc les puissances installées, nécessaires pour compenser la perte de flux lumineux et maintenir les performances photométriques dans le temps. En milieu urbain, il est ainsi possible de réaliser jusqu’à 20% d’économie entre un luminaire IP55 et un modèle IP66 sur un cycle de maintenance préventive de 3 ans, grâce à la réduction des puissances installées. Le choix d’une vasque en verre est également préférable en ce sens.
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Meylan : Un programme de renouvellement ambitieux
La ville de Meylan s’est fixée pour objectif de réduire de 30% à 40% les puissances installées sur son parc d’éclairage public, sur la période 2011 et 2014, tout en améliorant significativement le service rendu et la sécurité des usagers. L’objectif est double : maîtriser les dépenses et diminuer les consommations bien sûr. Ainsi, l’éclairage d’un carrefour après rénovation est assuré par 4 luminaires de 140 W (IM cosmowhite) contre 8 luminaires de 400W auparavant (sources SHP). |
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Eclairer au plus juste, telle est la philosophie du programme engagé par la municipalité pour un montant évalué à 900 000 €, hors frais de mise en conformité électrique. Outre le changement des luminaires vétustes, cette approche nécessite d’abaisser les hauteurs de feux et de revoir quand cela est possible l’implantation des lampadaires pour optimiser les puissances. Cette stratégie engendre des coûts d’infrastructure importants mais a été jugée nécessaire pour avoir une démarche cohérente. La commune a d’ores et déjà réduit ses puissances installées de 13% depuis le lancement du programme (renouvellement de 400 points lumineux).
Autres points notables : les luminaires équipés en sources IM cosmowhite sont systématiquement gradés (réduction du flux lumineux de 40% aux heures creuses de la nuit, 10h/12h moyennes). Il est aussi prévu d’équiper des armoires de réducteurs centralisés en zone résidentielle, en complément des opérations de renouvellement sur voiries. Il est à noter également que les luminaires choisis ont, dans plus de 95% des cas, un indice IP66 avec un ULOR<3%. Enfin la commune met en place cette année une instance chargée des réflexions sur le thème des extinctions nocturnes ciblées.
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Seyssins : Expérimentation de luminaires à leds
La ville de Seyssins a démarré depuis quelques années une réflexion sur le thème de l’éclairage public, avec pour objectif de réduire les consommations d’énergie de ce poste.
Les élus de la commune ont délibéré en 2010, s’engageant ainsi à n’installer que du matériel performant. Les services ont ainsi testé différents luminaires à leds et retenu trois modèles ayant donnés satisfaction (Philipps, Indal). A ce jour, la commune est équipée de 100 luminaires à leds, avec un retour positif des habitants et des services techniques. Les luminaires choisis ont permis d’abaisser les seuils d’éclairement de 20 à 12 lux, tout en maintenant une perception satisfaisante pour les usagers grâce la lumière blanche produite par leds. Les zones équipées étaient auparavant éclairées avec des sources SHP, produisant une lumière orange. Le caractère directif des leds permet également de limiter l’émission de lumière parasite vers le ciel (ULOR réduit). Cette année, des installations sur détecteurs de présence vont être testées dans des parcs et placettes de la ville, optimisant ainsi le choix de la technologie led.
Parallèlement, la ville a testé du matériel de réduction de tension et des opérations d’extinction de l’éclairage nocturne. A la clé, 11% d’économie sur les consommations d’éclairage public de la ville.
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